Intrigue 1

Salle de Biologie, East High, 9 février 2008.

- Ecoutez, Raskowy, si vous ne le faites pas, je vous promets que vous aurez des...

-Des quoi mademoiselle ? Des problèmes ? Ne savez-vous donc pas que ma vie n'est faite que de ça de problèmes, alors un de plus ou un de moins, qu'est ce que cela pourrait-il changer ? Et puis de toute façon, je n'ai pas à me mêler de vos affaires !

- Ais-je parler de se mêler des affaires d'autrui, je ne vous demande qu'un minime service, vous êtes professeur de biologie non ? Vous savez faire ce genre de choses ...

9 h 15. L'heure où tout le monde devrait être occupés à East High. Mais ce jour-là, deux personnes ne respectait pas l'habitude. Misha Trinity, professeur de Mathématiques, se disputait pour la énième fois cette semaine avec le professeur de biologie, Edouard Raskowy. C'était devenu une habitude entre eux depuis que Misha avait rendu un fier service à Edouard, il y a des années de cela. Depuis, Trinity ne cessait d'harceler le professeur, en lui répétant qui lui devait une fière chandelle. Mais Raskowy qui est plutôt du genre à ne rien laisser paraître de ses pensées et de ses sentiments, n'avait jamais remercier Misha pour son geste. Il aurait du savoir qu'on ne laisse pas bredouille de la sorte une femme comme Misha.
S'asseyant gracieusement sur une table du premier rang, Misha fixa le professeur de ses yeux noisette. D'ordinaire, on ne peut résister à ce genre de regard, Misha calculait tellement ses gestes, sa façon de se mouvoir, que son corps ne pouvait lui faire défaut face aux hommes. Mais hélas, Raskowy resta de marbre. Il s'asseya à son bureau, prit deux fioles vides et commença à les remplir d'un liquide bleu pervenche. Misha continuait de le fixer sans le moindre cillement, elle était tellement outrée de la façon dont pouvait agir le professeur, elle se promit même d'y remédier... un jour prochain, car pour le moment, elle avait autre chose à obtenir de la part de Raskowy. Mais comment l'obtenir, alors qu'il rejetait toutes les propositions que Misha avait pu lui faire. Elle en était sûre, d'une manière ou d'une autre, elle trouverait, que ce soit dans les prochaines minutes ou dans plusieurs mois, elle y arriverait. Penchant la tête sur la droite, Misha se mordit les lèvres et osa proposer une autre requête :

- Professeur, cette fois si vous n'acceptez pas ce que je vais vous dire, je vous promets que je ne remettrai plus jamais un pied dans votre classe...

Raskowy ne mit pas longtemps à relever la tête de ses mélanges, s'il avait l'occasion de pouvoir enfin se débarrasser de Misha, et qu'il fallait pour ça qu'il aligne un "non" de plus à ce qu'attendait Misha de lui, alors la porte de sa salle n'allait pas tarder à claquer au nez de la beauté intrigante qui lui faisait face...

CLAC CLAC.... Le son des hauts talons de Mlle Trinity résonnaient dans le couloir des salles de sciences. Misha repartait comme elle l'avait promit au professeur de biologie. Sauf que la, elle ne partait pas parce qu'elle avait lâcher l'affaire, mais bien parce qu'elle avait réussie à convaincre le professeur. Qui aurait pu le croire ? La jeune femme n'en revient pas elle-même. Et pourtant c'est bien vrai, et pour savourer sa victoire, Misha sortit la fiole que venait de lui confier Raskowy de son sac. Elle regarda au travers, un sourire de victoire s'affichant lentement sur son visage. Ses plans n'allaient pas tarder à être exécuter, avec à la clé la réussite assurée. Cette fois, elle n'aurait pas besoin de manipuler autrui pour obtenir ce qu'elle veut. Elle a tout en mains, et compte bien en profiter le plus vite possible. Accélérant le pas, elle passa, telle une star de cinéma, les portes battantes qui séparaient les salles de sciences au hall d'accueil, et s'éloigner vers le bâtiment B où elle enseignait ses cours de Mathématiques, ne prêtant pas attention au passage au matériel de nettoyge de Mlle Furty, la dame de ménage de East High, qui s'écroula un peu partout dans le hall.

Couloir des Sciences, East High, 9 février 2008, 11 h 25.

Mlle Furty avait toujours détesté East High. Cela lui rappelait tellement de mauvais souvenirs. Lorsqu'elle était écolière, on la traitait comme une moins que rien, elle ne faisait pas un pas sans qu'on se moque ouvertement d'elle. Et cela se répercutait sur son activité social. Elle se méfiait de tout le monde, ne parlait que quand elle s'en sentait obligée. Même aujourd'hui, elle n'a pas beaucoup changée. Et la personnalité des élèves non plus. ils sont toujours aussi prétentieux et soucieux de leur nombril qu'au temps elle faisait sa scolarité, ce qui ne date pas d'hier, il faut l'avouer. Et voilà que maintenant, elle se retrouvait dame de ménage dans le dernier endroit où elle aurait voulu travailler, dans une école.
Raclant de ses souliers vieux comme le monde le sol brillant du hall, Mlle Furty ramassa en grommelant ses produits d'entretien que Misha Trinity avait renverser sur son passage il y avait de là déjà environ deux heures. Il suffisait à Mlle Furty qu'elle s'absente quelques temps, et elle pouvait être sûre que si Misha passait par là, elle ferait en sorte que Mlle Furty est encore plus de travail en ramassant tout son matériel. Mais Furty était habituée, Trinity n'avait de respect pour rien, absolument rien. Et ça, personne n'osait lui dire. Même pas Mlle Furty, elle risquerait de perdre son travail si jamais elle venait à raconter à la direction le non-respect de Misha envers ce qui l'entourait. Enfin, Mlle Furty avait autre chose à s'occuper pour l'instant. Le ménage. Comme tout vendredi, à partir de 11 h 40, il n'y avait plus aucun cours de sciences. Une occasion pour Mlle Furty de s'avancer un peu dans son travail, elle en aurait moins ce soir, quand il n'y aura plus personne à East High.

Le sol vidé des serpillères et des balais, Mlle Furty poussa son chariot jusqu'à la plante qui faisait face aux portes battantes du couloir des salle de sciences. Mlle Furty s'asseya sur un siège rouge coquelicot et planta son regard sur la pendule au-dessus du bureau de Ray Miller. Maintenant, il ne lui restait plus qu'à attendre que la sonnerie retentisse et que les élèves sortent de cours. Tic Tac Tic Tac. C'était tellement long, pourtant ce n'était que 5 minutes, rien que 5 toutes petites minutes. L'impatience de Mlle Furty s'intensifia quand une atmosphère très perturbante s'installa dans le hall. Elle y était toute seule, dans un silence pesant où l'on n'entendait que le tic tac de la pendule et vent qui grondait au dehors. Essuyant quelques gouttes de sueurs sur son front terne et couvert de rides, Furty commença à grincer des dents. Quand soudain, le son de la délivrance retentit. La femme de ménage se leva d'un bond, et attendit d'entendre le son des conversations des élèves qui sortaient de leurs salles de cours. 2, 5, 10 minutes qu'elle n'entendait rien venant du couloir.Même si Furty ne se l'avouera certainement jamais, elle commençait à s'inquiéter. Peut-être s'était-elle trompée, peut-être n'y avait-il personne en cours en ce moment-même. Non, Mlle Furty l'aurait forcément sue. De son pas claudiquant, elle marcha jusqu'au panneau d'affichage où les heures de cours étaient affichées. Ahh, Mlle Furty avait bien raison. Une heure de soutien pour six élèves venait de se terminer dans l'une des salles de sciences. Mais alors pourquoi personne n'était encore sorti de ces foutues portes battantes ? Sourcils froncés, Furty s'avança jusqu'à son chariot et le poussa jusqu'à traverser les portes séparant le hall du couloir des salles de sciences. Les sonneries avaient retentis, Mlle Furty étaient tout à fait en droit d'aller faire son boulot, même si le professeur avaient décidé de garder ses élèves quelques minutes de plus.

Une odeur suffocante prit Mlle Furty à la gorge. Elle sentit son esprit vagabonder, mais elle eut le bond réflexe à temps. Elle se précipita sur la fenêtre la plus proche, l'ouvrit en grand, et respira à fond l'air du dehors. Quelle odeur monstrueuse. Encore une expérience d'un professeur de sciences. Cela devenait quelques peu agaçant. Surtout quand l'odeur finissait presque par vous faire évanouir. L'esprit plus clair, Mlle Furty tourna le dos à la fenêtre et tira son chariot en direction de la salle de sciences la plus proche. Ne regardant pas trop où elle marchait, son pied finit par atterrir sur une chose à la fois molle et ferme. Encore un de ces mioches qui laisse trainé ses affaires. Se baissant pour ramasser l'objet, Mlle Furty fut surprise de voir que ce n'était en aucun cas, un objet comme elle l'avait prévue. Cela ressemblait à une main. oui c'était bien une main ou se prolongeait ensuite un bras, puis des épaules... La femme de ménage se releva en sursaut et observa le corps inerte de l'étudiant. Son pouls s'accéléra quand son regard se posa sur les 5 autres corps étendus non loin de celui sur lequel elle venait de marcher involontairement. Prise de panique, elle se baissa sur chacun, afin de vérifier qu'ils respiraient toujours. Heureusement, oui. Mais que faisaient-ils donc ici ? La réponse ne tarda pas à traverser l'esprit de Mlle Furty. c'était cette odeur, si ignoble qui avait rendue ses idées si floues, qui avaient du faire tomber comme des mouches ces 6 élèves. Ce devait être les six qui étaient en soutien, oui aucun doute. Voilà donc pourquoi, elle n'avait entendue aucun bruit lorsque la sonnerie avait retenti. Que dieu maudisse les professeurs de sciences. Ils ne savaient même plus ce qu'ils faisaient comme expérience, au point de laisser un gaz s'évaporait un peu partout dans le couloir. Mlle Furty, furieuse, s'avança jusqu'à la porte de la salle du professeur Raskowy, frappa trois coups et entra directement, elle n'attendait jamais qu'on lui demande d'entrer, elle était comme ça.

- Mr Raskowy ? Pourrais-je savoir pourquoi six élèves sont étendus par terre, évanouis dans le couloir ? Qu'avez-vous encore fait, encore une de vos expériences ratés, le directeur ne serait pas heureux s'il le savait !! Professeur ?... Professeur ? Ne faites pas le sourd, ça ne m'amuse pas du tout... Professeur...Mr Raskowy.. Répondez... Très bien, je rentre... Alors pourquoi vous cachez-vo......OH MON DIEU !!!!!

Le cri de Mlle Furty résonna en écho dans toute la salle qui avait perdu son aspect de salle de sciences. L'armoire du fond, qui contenait tous les produits que le professeur utilisait pour ses cours était renversé et tout ce qu'elle contenait avec. Des morceaux de verres trainait un peu partout dans toutes la salle. Des liquides, bleus, verts, rouges, inondaient le sol. Au fond de la salle, on pouvait entendre le clapotis d'un robinet ouvert en grand qui inondait de plus en plus le bureau sur lequel il se trouvait. Les yeux de Mlle Furty observèrent le moindre recoin de la salle jusqu'à ce qu'ils se posent sur la chose la plus monstrueuse qu'elle eut pu voir ce matin-là. Au milieu de la salle, le professeur de sciences, Raskowy, était étendu sur le sol, bras et jambes écartés. Encore un autre qui avait succombé au gaz, se dit Mlle Furty. Elle s'approcha du professeur afin de le réveiller, mais comment dire, de plus près, le professeur ne semblait pas avoir été susceptible au gaz, c'était beaucoup plus pire que ça. Tout autour de son crâne, se trouvait une grande flaque d'un rouge vif. Ses yeux semblaient vides de toutes pupilles dans ses orbites. Son visage était couvert d'hématomes et d'après le peu de connaissances sur la médecine que possédait la femme de ménage, son nez était gravement cassé. Le professeur n'avait pas été gazéifié, il était mort, mort par assassinat, il n'y avait aucun doute. Les yeux révulsés de terreur, Mlle Fruty poussa un second cri qui cette fois avait doublé d'intensité et elle n'eut pas à attendre longtemps avant que le directeur et quelques autres professeurs débarquent dans la salle d'où provener tout ces cris....

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